Joseph a une place unique dans l’économie du Salut comme "ombre du Père" et patron des âmes cachées

Joseph, reflet ou « ombre du Père » – selon le titre d’un ouvrage du père Doze – et patron des âmes cachées, reçut de Dieu une place unique dans l’économie du Salut.

Selon Léon XIII : « Joseph brille entre tous par la plus auguste dignité, parce qu’il a été, de par la volonté divine, le gardien du Fils de Dieu, regardé par les hommes comme son père. D’ou` il résultait que le Verbe de Dieu était humblement soumis à Joseph, qu’il lui obéissait et qu’il lui rendait tous les devoirs que les enfants sont obligés de rendre à leurs parents. »

C’est aussi ce qu’exprime la liturgie de l’Église : « Le Créateur te choisit pour époux à la plus pure des vierges ; il voulut qu’on t’appelât le père de son Verbe; il te fit le ministre de notre Salut. Le Rédempteur dont le chœur des prophètes avait annoncé la venue, tes yeux l’ont vu, ton regard joyeux l’a contemplé; tu offris au Dieu naissant des humbles adorations. Il se soumit à toi Celui qui est le Roi, le Dieu des rois, le Maître de l’Univers, qui au moindre signe fait trembler les cohortes infernales, et dont les Cieux exécutent avec docilité les commandements. »

Et Paul Claudel, de son côté, dit son mystère caché, mais universel : « Joseph est le patron de la vie cachée, l’Écriture ne rapporte pas de lui un seul mot. C’est le silence qui est père du Verbe. Que de contrastes chez lui ! Il est le patron des célibataires et celui des pères de famille, celui des laïcs et celui des contemplatifs ! Celui des prêtres et celui des hommes d’affaires. Car Joseph était charpentier. Il était obligé de discuter avec les clients et de signer de petits contrats, de poursuivre les débiteurs récalcitrants, de plaider, de compromettre, d’acheter ses fournitures au meilleur compte en réfléchissant sur les occasions, etc. »

Enfin, il est certain que la proximité avec Jésus, source de la grâce, et avec sa Mère, ne pouvaient rester sans effet pour la sanctification de ceux qui les côtoyaient, comme le montre l’épisode de la Visitation de Marie à Élisabeth (Lc 1,39-45), au cours duquel Jean-Baptiste fut sanctifié dans le sein de sa mère sur une simple parole de la Mère de Dieu. Or Joseph, qui était déjà « juste » avant de se voir confier la Vierge Marie, a passé ensuite près de 30 années au contact de Jésus et Marie !

Il est donc certain que Joseph a bénéficié plus que personne, pendant de longues années, de la présence et des paroles sanctifiantes de Jésus et de Marie et qu’il a donc ensuite progressé sans cesse, grâce à eux, pour être conduit à une hauteur évidemment insurpassable...