Le nom de Joseph dans l'Ecriture

Le nom de Joseph dans l'Ecriture

Joseph et le patriarche Joseph

Dans l’écriture, le prénom de Joseph est celui du célèbre patriarche fils de Jacob, qui vendu par ses frères, devient grand Vizir du Pharaon d’Egypte et qui finalement sauvera ses frères de la famine. Joseph a un grand charisme : il a des songes et il décrypte les songes. On lira avec intérêt le grand cycle biblique de Joseph en Genèse 37-50. Car Joseph est une figure (= une annonce prophétique) du Christ. Notre Seigneur aussi sera vendu par ses frères, lui aussi pardonnera à ses frères et les sauvera de la famine spirituelle en leur donnant le pain de l’Eucharistie, son propre corps en nourriture.

Origène a bien raison d’appeler Jésus « notre Joseph », puisque le Christ est notre frère, notre victime et notre Sauveur. On est frappé aussi des similitudes entre le patriarche Joseph, et saint Joseph, l’époux de la Vierge Marie. Tous deux ont des songes. Tous deux sont chastes (cf. l’épisode de la femme de Putiphar Gn 39,7sq ). Tous deux ont la garde de leur famille. Tous deux descendent en Égypte ...

Joseph de Nazareth et Joseph d'Arimathie

On pourrait aussi évoquer un troisième Joseph : Joseph d’Arimathie, le « saint de Pâques ». Comme les autres Joseph celui-ci est demeuré relativement méconnu, pourtant le plus grand événement de l’histoire de l’humanité, la Pâque du Seigneur, s’est passé en quelque sorte dans son jardin ! Au témoignage des (cf. Mt 27,57) il prit soin du corps mort du Seigneur, lui offrant une grotte comme sépulture tout comme Joseph avait, à Bethléem, offert une grotte comme crèche à l’Enfant-Dieu.

Les deux Joseph de l’Evangile, tous deux hommes justes (Lc 23,50 = Mt 1,19) ont veillé l’un sur le berceau de Jésus, l’autre sur son tombeau. Par le soin qu’il prit de l’ensevelissement du Seigneur Joseph d’Arimathie ressemble aussi au patriarche Joseph qui veilla à la sépulture de Jacob, son père (cf. Gn 50).

L'étymologie du nom de Joseph

Étymologiquement leur nom “Joseph” serait le participe passé du verbe hébreu qui signifie à la fois « augmenter » et « retrancher » (cf. Gn 30,24). Joseph a fait augmenter Jésus. Il a autorité sur Jésus. C’est-à-dire selon l’étymologie qu’il a capacité à le faire grandir (auctoritas vient du verbe augere). On lit dans l’évangile de Luc (2,51-52) que Jésus était soumis à Joseph et à Marie et qu’il croissait en sagesse en taille et en grâce. Joseph est l’instrument de cette croissance, de cet augmentum. Joseph est aussi celui qui a retranché Jésus. Il l’a retranché de la fureur d’Hérode. Il l’a soustrait aux regards indiscrets pour que l’Incarnation du Verbe s’accomplisse en silence dans l’établi Nazareth.

Il a aussi caché la Virginité de Marie aux rumeurs et aux commérages. C’est pourquoi affirme saint Ignace d’Antioche († 107) ce mystère retentissant de la Virginité est demeuré caché au diable. Joseph est un voile pour couvrir dira Bossuet († 1704). En son grand sein protecteur le Logos éternel a tamisé sa lumière pour que la terre s’accoutume trente années durant à son éblouissante présence.


Père Guillaume de Menthière