Patron des travailleurs

Saint Cyrille de Jérusalem (313-386) nous rapporte que l’on montrait encore de son temps, au IVe siècle, une pièce de bois creusée en forme de gouttière et façonnée - disait-on - des mains de saint Joseph et de Jésus.

Charpentier de son état, saint Joseph est le saint patron et le modèle des ouvriers et des travailleurs : à notre époque toujours marquée par de grandes inégalités sociales, nous pouvons le prier pour qu’il secoure tous les travailleurs fatigués et qu’il vienne en aide à ceux qui recherchent du travail !

Jean-Paul II disait que « grâce à son atelier où il exerçait son métier en même temps que Jésus, Joseph rendit le travail humain proche du mystère de la rédemption. »

C’est le pape Pie XII qui a institué en 1955 la fête de saint Joseph artisan, destinée à être célébrée le 1er mai de chaque année, en proposant une prière : « Ô glorieux Patriarche saint Joseph, humble et juste artisan de Nazareth, qui avez donné à tous les chrétiens, mais spécialement à nous, l’exemple d’une vie parfaite dans le travail assidu et dans une admirable union avec Marie et Jésus, aidez-nous dans notre tâche quotidienne, afin que nous aussi, artisans catholiques, nous puissions trouver en celle-ci le moyen efficace de glorifier le Seigneur, de nous sanctifier et d’être utiles à la société où nous vivons, tous idéaux suprêmes de notre activité. Obtenez-nous du Seigneur, ô Protecteur bien-aimé, humilité et simplicité de coeur, amour pour le travail et bienveillance pour ceux qui y sont nos compagnons, conformité à la volonté divine dans les souffrances inévitables de cette vie et joie en les supportant, conscience de notre mission sociale spécifique et sens de notre responsabilité, esprit de discipline et de prière, docilité et respect envers les supérieurs, fraternité envers nos égaux, charité et indulgence pour ceux qui dépendent de nous.

Soyez avec nous dans les moments de réussite, quand tout nous invite à goûter honnêtement les fruits de nos fatigues ; mais soutenez-nous dans les heures tristes, lorsque le Ciel semble se fermer pour nous et les instruments du travail se rebeller eux-mêmes entre nos mains.

Faites qu’à votre exemple, nous tenions les yeux fixés sur notre Mère Marie, votre très douce épouse, qui filait silencieusement dans un coin de votre modeste atelier, laissant glisser sur ses lèvres le sourire le plus suave ; que nous n’éloignions pas notre regard de Jésus qui s’affairait avec vous à votre établi de menuisier ; ainsi pourrons-nous mener sur terre une vie paisible et sainte, prélude de celle éternellement heureuse qui nous attend dans le Ciel, pour tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il ! »

Le cardinal Pierre d’Ailly (1350-1420) s’émerveille aussi du travail de saint Joseph : « Ô prodige admirable ! Il est nourri par le travail de Joseph celui qui, par sa propre richesse, rassasie les affamés. Par le travail de Joseph il peut manger son pain sur terre celui qui vit au Ciel sans aucun besoin et dit : "Je suis le pain vivant descendu du Ciel." En fait, parce qu’il est descendu du Ciel, il doit être nourri et sustenté sur terre par le travail de Joseph. »